La sclérose en plaques,
c'est vous qui en parlez le mieux.
Le 8 juil. 2016

Ma sclérose en plaques, par Pascal.

« Je suis maintenant apaisé.
Je n’ai plus à courir pour lutter
contre le futur. »

« 1979. 
J’ai 18 ans et je viens d’apprendre que je suis atteint de sclérose en plaques.
J’entre dans l’ère du corps incertain, si bien décrite par Vanessa.
Je suis comme ce héro de Mankell. Je passe souvent ma langue sur mes dents, et je sais que cette toute petite boule que je sens, c’est mon cancer et qu’il va peut-être me tuer.

2007. 
J’ai 46 ans et je suis toujours atteint de sclérose en plaques.
Je suis entré depuis quelques années dans l’ère du corps certain.
Je suis certain que je ne marcherai plus comme tout le monde.
Je suis certain que je ne pisserai plus comme tout le monde.
Je suis certain que je ne verrai plus comme tout le monde.
Je suis certain que je ne banderai plus comme tout le monde.

Entre ces deux dates, j’ai vécu. J’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai ri, j’ai haï.
J’ai épousé la femme que j’aime, nous avons adopté un fils.
J’ai essayé et réussi à avoir une vie professionnelle brillante pour mettre à l’abri ma famille.
J’ai une belle et grande maison.

Entre ces deux dates, je me suis forgé des armes contre la maladie. 
Tout d’abord la lucidité d’accepter ma lente démyélinisation, et donc la volonté farouche de préparer l’avenir. 
Ensuite le rire et l’humour. Ça lui ferait trop plaisir, à cette vilaine, de me voir pleurer sur mon sort.
Et donc forcément le cynisme…

Je suis maintenant apaisé. Je n’ai plus à courir pour lutter contre le futur. 
J’ai fait du mieux que j’ai pu. Tout va bien. »

Par Pascal.

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Rediffusion du 03/04/2007.

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